Quand j’irai à Bauer, et je m’y rends très souvent, j’aurai un nouveau voisin, parmi les mille ou mille cinq cent présents à chaque match.
Et vous aussi, quand vous irez voir jouer le Red Star à domicile
(message à ceux qui ne sont jamais venus : mais qu’attendez-vous ?!),
vous verrez un nouveau visage.
Celui d’un écrivain. Un beau, un fort, un qui connaît la vie, la mort, la politique, le sport, et le football : Bernard Chambaz.
Dès demain, vous pourrez d’ailleurs lire son premier billet dès demain, sur le site du club audonien. Et ensuite chaque mercredi au même endroit, comme le précise le communiqué de presse émis par le Red Star ce mardi :
Grâce à une initiative du Conseil général de la Seine Saint-Denis, le Red Star FC à l’honneur d’accueillir Bernard Chambaz en résidence tout au long de la saison. Dans le cadre de son immersion au Red Star FC, il offrira à l’Étoile Rouge son regard à travers une chronique tous les mercredis sur le site officiel du club. Ce mercredi 1er octobre sera donc la première fois qu’un écrivain de renom pose sa plume sur le site officiel d’un club de football. […] A l’issue de cette saison en résidence, il publiera également un article dans la revue « Desports », partenaire de l’initiative du Conseil général.
Il appartiendra à Chambaz de voir, puis d’écrire, cette saison cruciale du club de Saint-Ouen, actuellement troisième du National, et dont moult indices font croire (rêver ?) que l’accession à l’étage supérieur est pour la fin de saison. Une place en Ligue 2 qui forcerait le club, ses dirigeants mais aussi le nouveau maire (UDI, après des décennies de municipalités PCF) à effectuer des travaux de mises aux normes de confort et de sécurité.
Il lui appartiendra, s’il le veut, d’écrire les rapports tendus entre la
direction du club et son kop de supporters, autour de la question du
futur stade (sur ce volet, je renvoie à mon propre livre, « Galaxie
Foot » -Eds Points, format poche, mai 2014, aux sites web du club et des supporters).
Il lui appartiendra surtout d’écrire ce que représente un tel club, une
telle denrée, de nos jours. Ces joueurs, ces supporters (en vert mais
aussi en or), son staff technique (au sein duquel l’ancien international
Steve Marlet), son équipe dirigeante fort volontaire, son quartier, sa
ville.
Le Red Star, c’est une histoire qui se mérite, quiconque passe un match à Bauer peut en attester. Ici, on est poussé par une vraie culture sociale, marquée par l’antifascisme, l’union, la gauche, le rock, la citoyenneté active.
C’est pourquoi il fallait une plume de la trempe de celle de Chambaz pour comprendre et savoir vivre cela. Donc, l’écrire.
Un des plus beaux livres français sur le ballon rond, publié en 2011, était signé Chambaz : « Plonger » (Gallimard), où l’écrivain, également très sportif, évoquait le suicide du gardien de buts allemand Robert Enke en 2009, et les morts qui avaient hanté le joueur, tout comme l’auteur lui-même.
L’an dernier, Chambaz avait publié un ouvrage de non-fiction littéraire saisissant : « Dernières nouvelles du martin-pêcheur » (Flammarion), encore une question de vie, de mort, et de survie par l’accomplissement physique et littéraire.
Bienvenue dans un des rares endroits du monde (avec Liverpool, Glasgow, le Sankt Pauli d’Hambourg et Dortmund) où se chante cet hymne à l’histoire si singulière : « You’ll never walk alone »‘.
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